DE
<< retour

Coronavirus: Il faut agir au niveau de la loi sur les étrangers et l’intégration

24 avril 2020 – Si les étrangers reçoivent des prestations d’aide sociale en raison de la crise du coronavirus, cela risque pour eux de se traduire par des inconvénients particuliers. Dans le pire des cas, le statut de séjour au regard du droit des étrangers sera rétrogradé, même si la personne était auparavant économiquement autonome. La Commission des institutions politiques du Conseil national CIP-CN aimerait s’assurer qu’un éventuel recours au chômage ou à l’aide sociale en raison de la pandémie actuelle ne désavantagerait pas les personnes concernées. Par 16 voix contre 9, elle a décidé d’adresser une lettre au Conseil fédéral. L’Union des villes suisses estime aussi qu’il y a ici matière à agir et à réguler. Elle a prié la Confédération d’examiner la thématique de plus près.

En vertu de la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (LEI), les autorités compétentes en matière d’étrangers doivent tenir compte pour évaluer l’intégration de la «participation à la vie économique». Le fait de toucher l’aide sociale peut entraîner la révocation ou la rétrogradation des autorisations relevant du droit des étrangers. Ainsi, une autorisation d’établissement peut par exemple être remplacée par une simple autorisation de séjour. Une telle décision peut certes être contestée juridiquement, mais pour les personnes concernées, elle implique de lourdes incertitudes. Dans plusieurs cantons, le fait de recevoir l’aide sociale empêche en outre la naturalisation.

 

En Suisse, la crise du coronavirus fait que la situation de nombreuses personnes et de leur famille se détériore. Les expériences des services sociaux, surtout dans les grandes villes, montrent que malgré les aides fédérales, le nombre de demandes de soutien est appelé à augmenter sensiblement. Sont particulièrement touchées par l’évolution actuelle les petites entreprises indépendantes et les personnes rétribuées sur une base horaire, qui n’ont pas droit à l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail ni à une assistance aux chômeurs. Beaucoup de ces personnes sont des étrangères ou des étrangers.

 

L’Union des villes suisses a dans un courrier demandé à la Confédération d’examiner de plus près cette thématique. Dans la situation actuelle, il semble adéquat d’appliquer les dispositions de la LEI avec une retenue particulière. On a besoin de directives générales et le cas échéant aussi de modifications temporaires des bases juridiques applicables. Il faut notamment garantir que les bases du droit fédéral soient appliquées de la même façon et avec le même sens de la mesure dans tous les cantons.

  ·  
+41 78 739 78 16
  ·  
info@aegerter-holz.ch