Vincent Kempf, ingénieur et urbaniste, est chef du service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Sion, en charge également des espaces verts, de l’éclairage public et des centres funéraires.

Sion connaît un fort développement en lien avec l’offre croissante de formation, culture et services. Or,la ville n’a pas connu l’installation de grandes industries, qui laisserait place aujourd’hui à des friches à reconvertir. Elle a néanmoins choisi de se développer vers l’intérieur tout en revalorisatant des espaces publics, promouvant des espaces verts et en préservant le paysage.

La zone artisanale active proche du centre, 60 hectares, faiblement densifiée, a fait l’objet d’un concours d’urbanisme (lauréats : Herzog & de Meuron). Le plan-guide Ronquoz21 en synthétise les ambitions. L’objectif vise la création d’une zone mixte dense de haute qualité structurée par une chaîne de parcs de 10 hectares. Des affectations transitoires participent à la mutation. Les premiers espaces publics voient le jour ainsi que la reconversion de bâtiments aux qualités patrimoniales avérées dans une optique de circularité.

Ensuite, les installations communales horticoles, qui étaient devenues obsolètes et qui représentent 5 hectares près du cœur de ville, ont été délocalisées pour libérer de précieux mètres carrés.

En plus de ces projets de requalification, la ville de Sion tente aussi des pistes alternatives dans un objectif de densification. La révision totale du plan de zones et du règlement des constructions ouvre des potentiels de densification, en veillant à une certaine mesure pour une intégration adéquate avec les tissus existants. Cela passe par la mise en place d’alignements architecturaux obligatoires, la démonstration que les projets de constructions préservent le potentiel pour une densification future, des bonus de densité pour inciter certaines fonctions comme les surfaces d’activités ouvertes au public en rez-de-chaussée, et des transferts de densité dans des zones d’affectation de même nature sans prétériter les propriétaires entre eux. Une augmentation des hauteurs des constructions, vérifiée au préalable à partir de simulations et des droits de rapprochement entre bâtiments permettent aussi de viser des densifications adéquates. Finalement, les secteurs peu construits sont organisés par des lignes directrices qualitatives et l’obligation de suivre des plans de quartier, afin d’inciter le développement vers l’intérieur.

En parallèle à ces projets de densification, la ville s’est assurée de la préservation du coteau viticole et des zones de nature, par des objectifs précis et des concepts de renaturation. De plus, l’adaptation de la ville au changement climatique est soutenue par l’ambitieux programme AcclimataSion. Les bonnes pratiques, diffusées auprès de la population et des professionnels, sont complétées sur la base de tests in situ.

Pour garantir une densification adéquate, une augmentation significative de l’offre en transports publics et en mobilité douce a été développée en amont des projets urbains. Cette requalification des places et rues permet de stimuler le Vivre ensemble, aujourd’hui et demain.