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Agglomérations: les villes du futur doivent être davantage prises en considération

22 août 2019 – Les agglomérations font fonction de charnières entre la ville et la campagne: elles accueillent les grands nœuds de circulation routière, offrent de l’espace pour l’artisanat et l’industrie et accomplissent un important travail d’intégration. Leur construction est loin d’être achevée et elles possèdent un fort potentiel. Pour l’évolution future du pays, il est primordial de trouver des solutions adéquates dans les agglomérations. Pourtant, les agglomérations ne sont pas au centre de l’attention de la politique fédérale. L’Union des villes suisses demande que les agglomérations soient davantage prises en considération par la politique et reçoivent des incitatifs pour leur développement.

Au cours de 35 dernières années, la population suisse a augmenté — tout particulièrement dans les agglomérations. Parallèlement, l’agglomération s’est aussi étendue sur la surface. Les directives contenues dans la loi sur l’aménagement du territoire stipulent que la croissance doit encore une fois être transférée vers l’intérieur: la croissance démographique future devra être en premier lieu absorbée par les villes-centres et les communes d’agglomération.

 

Les zones d’habitation finissent par se rejoindre, et les frontières visibles disparaissent. Les agglomérations sont les villes de demain. Aujourd’hui déjà, elles sont confrontées à des défis similaires à ceux des villes-centres, quoique dans bien des endroits, leurs structures administratives soient comparables à celles d’une petite commune: leurs réseaux de circulation sont saturés, les coûts sociaux élevés, les offres de services sont sous pression. On a besoin de nouvelles écoles et offres de garde. La population est souvent sceptique vis-à-vis de la croissance.

 

Placer les agglomérations au cœur de l’action

Les agglomérations sont des acteurs discrets. Elles réalisent des performances conséquentes en matière d’économie et d’intégration, et leur construction est encore loin d’être terminée. Ce potentiel se doit d’être exploité: si aujourd’hui, on pose les jalons correctement et que l’on met au point des solutions adaptées, cela aura son importance pour l’évolution future de l’ensemble du pays.

L’Union des villes suisses est donc d’avis que les agglomérations doivent être davantage prises en considération par la politique nationale. «La nouvelle législature devra être une législature des villes et des agglomérations», demande le conseiller national Kurt Fluri, président de l’Union des villes suisses, lors de la conférence de presse annuelle de l’association à Berne. «La politique fédérale doit reconnaître l’importance des agglomérations et se préoccuper de ces espaces, comme l’exige la Constitution fédérale.»

 

Le principe des porteurs de projets régionaux tel qu’il existe pour les transports dans le cadre des projets d’agglomération doit être étendu à d’autres domaines de la politique. En outre, la politique régionale doit aussi intégrer l’espace urbain: toute une série de cantons et de régions métropolitaines sont exclus de la Nouvelle politique régionale (NPR) de la Confédération. L’Union des villes suisses demande que les projets de développement dans les grandes agglomérations et soient financièrement mis sur un pied d’égalité avec les périmètres d’impact de la NPR.

 

Améliorer la collaboration et forger une identité

Au printemps 2019, l’Union des villes suisses a réalisé trois dialogues avec des spécialistes et des représentantes et représentants d’agglomérations de toutes les parties du pays. Il est ressorti de ces dialogues que les agglomérations souhaitent être mieux entendues, pouvoir davantage échanger et coopérer et d’affirmer leur identité vis-à-vis du grand public.

 

Il existe de bons exemples de la manière dont les communes d’agglomération peuvent collaborer. À cet égard, de nombreuses agglomérations n’en sont toutefois qu’à leurs débuts. «Dans les domaines des transports ou de l’infrastructure par exemple, une collaboration est urgemment nécessaire, notamment du fait de la complexité croissante des projets», souligne Claudine Wyssa, syndique de Bussigny VD et présidente de l’Union des Communes Vaudoises. La Confédération et les cantons peuvent favoriser l’évolution en créant des simplifications et des incitatifs afin de promouvoir les modèles de coopération.

 

Parallèlement, il appartient aux communes d’agglomération de se mobiliser. Une bonne mixité sociale et l’identification avec la commune ne vont plus de soi, mais restent un facteur de succès central pour qu’une collectivité soit vivante. «Une identité ne se décrète pas, mais doit au contraire être formée et conçue en coopération avec la population», déclare le conseiller national Philipp Kutter, maire de Wädenswil. «Ensemble, cela signifie que les deux côtés participent activement au processus.» Les projets participatifs qui réunissent les autorités et la population sont dans ce contexte très prometteurs.

Contact
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Conseiller national Philipp Kutter, maire de Wädenswil
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Claudine Wyssa, syndique de Bussigny, présidente de l’Union des Communes Vaudoises
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