Statistiques des villes suisses 2018: la population urbaine sous la loupe
Aussi diverses sont les villes suisses, aussi différents sont leurs habitants et leurs modes d’habitat et de vie, comme le montre la dernière édition des «Statistiques des villes suisses». Ainsi, Muri bei Bern a la population urbaine la plus âgée, avec près de 27% des habitants ayant plus de 65 ans. A l’inverse, à Plan-les-Ouates (GE), près de 27% de la population ont moins de 20 ans. A Uzwil (SG), près de 48% des habitants sont mariés, alors qu’en ville de Berne, la proportion n’est que de 33%.
Dans quelle ville ou commune urbaine naissent le plus de bébés pour 1’000 habitants? Appenzell est en tête du classement, avec 29 naissances. A Lugano par contre, on n’enregistre qu’à peine 8 bébés pour 1’000 habitants. S’agissant du solde migratoire, Opfikon, dans le canton de Zurich, enregistre la plus haute valeur avec 42 personnes pour 1’000 habitants. Et si l’on parle de densité de la population, elle est particulièrement élevée à Genève, où vivent 125 personnes par hectare, soit presque trois fois plus qu’en ville de Zurich.
Les jeunes s’installent dans la grande ville
Si l’on considère la pyramide des âges, les villes suisses diffèrent sensiblement en fonction de leur taille. Dans les grandes villes, les 20 à 39 ans forment le groupe le plus important avec près de 34% de la population. Nulle part ailleurs, la part de cette tranche d’âge est aussi élevée. En moyenne suisse, elle est de 27%. Par contre, dans les villes et les communes urbaines de moins de 100'000 habitants, ce sont les 40 à 64 ans qui forment le groupe d’âge le plus important.
Chez les enfants et les jeunes, la situation est différente. Avec 20,3%, ce sont les villes et communes de 10'000 à 15'000 âmes qui ont le plus d’habitants de 0 à 19 ans. Dans les villes et communes de moins de 50'000 habitants, cette part n’est que légèrement inférieure et correspond à peu près à la moyenne suisse. Dans les dix plus grandes villes, les enfants et les jeunes constituent environ 17% de la population. En effet, le nombre de ménages sans enfants augmente avec l’augmentation de la population: pendant que dans les plus petites villes et commune urbaines, deux tiers environ des ménages sont sans enfants, cette proportion passe à 73% dans les grandes villes.
Beaucoup d’étrangers dans les agglomérations
La population urbaine est également très diverse quant à ses origines. Au total, 60% des étrangers recensés en Suisse vivent dans les 172 villes et communes urbaines passées en revue dans cet annuaire. Une grande partie de ces personnes - presque 20% - est établie dans les grandes villes. Par contre, ce sont les communes d’agglomération en particulier dans la zone frontalière qui ont la plus forte proportion d’étrangers. Dans certains cas, plus de la moitié de la population n’a pas le passeport suisse, comme à Kreuzlingen (54,6%), Renens (51,1%) ou Spreitenbach (50,4%). Avec une population étrangère de 47,8%, la ville de Genève n’est pas loin derrière.
Dans l’ensemble, la part d’étrangers dans les grandes villes est de près de 35%, soit plus élevée que dans les autres catégories de communes. Les grandes villes abritent ainsi près d’un cinquième des étrangers vivant en Suisse. Ce sont les plus petites villes, de 10'000 à 14’999 habitants, qui ont en moyenne la plus faible part d’étrangers (26%). Les étrangers vivant dans les villes suisses viennent à plus de 60% des pays de l’UE/AELE. Si l’on prend en compte les autres pays d’Europe, la proportion passe à plus de 80%. Viennent ensuite l’Asie avec 8,2% et l’Afrique avec une part de 5,8%.
Le PLR et le PS dominent la politique des villes
Comme à chaque édition, les «Statistiques des villes suisses» contiennent aussi des données sur la vie politique urbaine. Un regard sur les 25 années écoulées montre que le PS, qui avait pris à la fin des années 90 la place du PLR comme parti le plus fort dans les parlements des villes, a dû laisser le PLR reprendre la première place en 2011. Ce classement s’est vu confirmé en 2017 : avec 24,3% de l’ensemble des sièges, les libéraux-radicaux sont les mieux représentés dans les parlements des villes, suivis des socialistes avec 22,3% et des UDC avec 15,2%. Ce dernier parti a vu sa représentation dans les législatifs des villes augmenter de manière significative, puisqu’en 1993, il détenait à peine 5,6% des sièges, soit moins que les Verts (5,8%). Aujourd’hui, l’UDC est donc à 15,2%, devant le PDC (9,5%) et les Verts (9%).
Dans les exécutifs des villes, le PLR reste la force principale, malgré des pertes temporaires. En 2017, il détient 28,4% des mandats. Le PS est encore à 20%, alors qu’il occupait plus d’un quart des sièges il y a dix ans. Le PDC est en troisième position, avec 16,3% des mandats dans les exécutifs des villes en 2017. Il est toutefois sous la pression de l’UDC, placée à 13,4% suite à sa progression régulière. Les Verts, également en progression, occupent 5% des mandats exécutifs. Voir à ce sujet les graphiques dans le PDF téléchargechable ici à droite.
Cette 79e édition des «Statistiques des villes suisses» paraît pour la troisième fois en coédition avec l’OFS. En plus des données sur la population, l’annuaire contient cette fois encore de nombreuses informations factuelles sur des sujets comme le travail et la rémunération, les finances, la mobilité ou l’éducation dans 172 villes et communes urbaines de Suisse.