Les villes sont fortement éprouvées par la crise actuelle
L’incertitude qui pèse sur la planification financière des villes est actuellement importante, et les processus comptables et budgétaires en cours s’annoncent extrêmement ardus. Les budgets établis pour l’année en cours doivent être remaniés, il faut s’attendre à des crédits supplémentaires. Pour la planification budgétaire des années à venir, il va falloir revoir les chiffres à la baisse tant en ce qui concerne le produit national brut que les recettes fiscales. Plusieurs villes ont déjà annoncé que leurs propositions de budget allaient être retardées.
Outre les pertes fiscales escomptées, il faut aussi s’attendre aussi à des pertes financières considérables dans d’autres domaines. Les transports publics municipaux roulent actuellement en appliquant des horaires réduits et ne sont presque plus utilisés. Il est encore trop tôt pour dire si les demandes de chômage partiel déposées par plusieurs sociétés municipales de transports publics seront acceptées. Par ailleurs, les musées, théâtres, zoos, piscines couvertes et installations sportives sont fermés. Alors que les recettes provenant des redevances ont disparu, les frais de salaire et les frais d’exploitation restent.
Il n’est pas encore possible de chiffrer avec exactitude les conséquences sur les finances municipales. Une enquête que réalise l’Union des villes suisses auprès de ses membres permettra une première analyse. Les premiers résultats sont attendus pour fin mai.
Intégrer l’échelon communal
La Confédération et les cantons doivent bien se coordonner avec les villes et les communes. Les décisions impactant des domaines de services primordiaux des villes tels que l’école et la garde des enfants ou encore le domaine de la sécurité ne doivent pas être prises sans consultation de l’échelon communal.
Les services sociaux municipaux enregistrent un nombre croissant de nouvelles inscriptions. Grâce aux programmes d’aide de la Confédération, il a été possible de désamorcer la gravité de la situation des indépendants. Néanmoins, à moyen terme, les services sociaux communaux et cantonaux auront une augmentation sensible de demandes supplémentaires à gérer. En dépit des mesures de soutien limitées dans le temps accordées par la Confédération, il faut s’attendre à des faillites de petites entreprises.
Il existe actuellement encore une profonde lacune au niveau de l’infrastructure des crèches: en raison de la situation des dernières semaines, de nombreuses crèches se sont retrouvées financièrement en difficulté. L’Union des villes suisses demande que la Confédération leur accorde des aides financières à elles aussi. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de préserver le précieux travail de mise en place accompli par la Confédération, les cantons et les communes au cours de ces dernières années. Une infrastructure de crèche qui fonctionne aura de l’importance pour la convalescence économique rapide du pays.
De nombreuses mesures ont été prises
Au cours de ces dernières semaines, les villes et les communes ont chacune pris différentes mesures afin de soutenir les particuliers et les entreprises et de garantir leurs liquidités. Cela englobe par exemple la réduction des loyers pour les commerces, des subventions pour les indépendants ou les employés payés à l’heure, des cautions pour les crédits de transition, l’ajournement des factures ou la dispense de frais de stationnement pour les employés des services publics.
Trois quarts de la population suisse vivent dans des villes et des communes urbaines. La solidarité est grande au sein de la population comme l’illustrent différents projets d’aide de voisinage. Pour que les consignes de sécurité de la Confédération puissent être efficaces, les polices municipales et cantonales doivent aussi être plus présentes et parfois faire appliquer des mesures impopulaires. Tout cela contribue à ce que dans les territoires urbains, la vie continue à fonctionner aussi bien que possible dans ces conditions difficiles.