Conférence des villes pour la mobilité: Il faut accélérer la promotion des piétons et des cyclistes
«Choisir d’instinct d’aller à pied ou à vélo»: c’est sous ce titre que la CVM résume les positions qu’elle a élaborées comme lignes directrices pour ses membres. L’objectif doit être d’accorder aux piétons et aux cyclistes la place qu’ils méritent dans l’espace public en tant qu’acteurs de la mobilité urbaine. Il y a encore trop d’endroits où les piétons et les cyclistes doivent se contenter de l’espace résiduel à disposition sur la route. Cela doit changer: il faut aménager les voies piétonnes et cyclistes pour les rendre sûres et lisibles, afin que les gens se voient invités intuitivement à choisir ces deux modes de déplacement élémentaires. La CVM salue donc également la Loi sur les voies cyclables que le Conseil fédéral a mises en consultation. L’obligation de planification qui doit y être ancrée offre la garantie que non seulement les vois piétonnes, mais aussi les voies cyclables seront planifiées de manière in-terconnectée et par-dessus les frontières communales, ce qui est particulièrement important dans les agglomérations.
Délai de mise en oeuvre, plus de moyens et intégration dans des applications
Toutefois, l’expérience de la mise en oeuvre très lente de la Loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre, qui a servi de modèle pour la Loi sur les voies cyclables nous amène à exiger un délai concret de réalisation pour les réseaux continus et des moyens suffisants pour leur financement. Les Projets d'agglomération sont au premier rang des instruments de financement, et il faut les doter à cette fin de moyens supplémentaires. En plus des voies continues, il y a lieu de prévoir davantage de places de stationnement pour les vélos et d’espaces de détente pour les piétons – deux facteurs essentiels pour l’attractivité de ces modes de déplacement. Ici, il y a aussi lieu d’adapter des normes. De plus, les connexions du trafic piétonnier et cycliste, de même que les vélos de location, devraient être intégrés dans des applications à chaque fois que cela est possible. Elles peuvent contribuer de manière significative à ce que tous les modes de transport déploient leurs forces.
Ces dernières semaines, la crise du coronavirus, qui a contraint les gens à se limiter à un rayon de déplacement relativement restreint autour de leur lieu de domicile, a non seulement mis en évidence le potentiel réel des déplacements à pied et à vélo, mais a aussi montré que ces deux modes de mo-bilité douce devraient se voir attribuer une part plus importante des surfaces dévolues à la circulation. C’est une condition nécessaire pour qu’ils puissent jouer un rôle majeur pour la mobilité dans les villes et les agglomérations, ce qui est judicieux au vu de leur efficacité en termes d’utilisation de l’espace et de leur caractère respectueux de l’environnement. La CVM attend de la Confédération qu’elle se montre tolérante pour les mesures temporaires prises par les villes, notamment pour garantir une distance suffisante entre les passants. Sur la question controversée du trafic mixte, la CVM est d’avis que les piétons et les cyclistes doivent être le plus possible séparés des autres usagers de la route. Là où la vitesse de trafic motorisé est comparable à celle du trafic cycliste ou que son volume est faible, les vélos et les voitures peuvent tout à fait être mélangés. Si les contraintes de place ne laissent pas d’autre solution ou que le trafic piétonnier et cycliste est si faible qu’une cohabitation est acceptable, on peut aménager des zones mixtes pour les piétons et les cyclistes.
Appliquer les règles en vigueur pour protéger les piétons
En ce qui concerne les véhicules «tendance», comme les trottinettes électriques, la CVM plaide pour une catégorisation légale appropriée et une réglementation dans la législation sur la circulation routière. Il s’agit par conséquent de tenir les trottinettes électriques hors des zones dévolues aux piétons et de définir des prescriptions d’utilisation concrètes sur les pistes cyclables et les parkings à vélos. D’ici à ce que cela soit fait, les règles applicables à ces véhicules sont les mêmes que pour les vélos. Et il faut les appliquer de manière conséquente pour la protection des piétons, qui sont les plus faibles parmi les usagers de la route.
