DE
<< retour

Les sujets qui occupent les villes - îlots de chaleur

10 mars 2022 – Les villes et les agglomérations sont particulièrement touchées par le changement climatique, qui y cause des vagues de chaleur plus fréquentes et plus fortes. Les zones densément bâties se réchauffent plus vite que la moyenne et la chaleur s’y dissipe plus lentement. Cela crée ce que l’on appelle l’effet îlot de chaleur, où l’on voit les zones urbaines enregistrer des températures plus élevées que les régions environnantes. Les villes suisses luttent contre les îlots de chaleur, afin de garantir aussi à l’avenir une bonne qualité de séjour et de vie. Ce sujet occupe les villes.

L’effet îlot de chaleur touche les zones urbaines, en particulier les quartiers avec de larges rues et de vastes places. Leurs revêtements étanches de béton et de bitume emmagasinent la chaleur du rayonnement solaire durant toute la journée. La nuit, cette chaleur se disperse dans l’environnement proche, et ces zones se refroidissent moins que les autres. La température peut y être de 4 à 6 degrés plus élevée que la moyenne. Pour lutter efficacement contre ces îlots de chaleur, on peut planter des arbres qui dispensent de l’ombre, inclure des éléments aquatiques dans la conception des rues et des places et désimperméabiliser les revêtements des sols, afin que l’eau puisse s’infiltrer et s’évaporer. Des mesures pour mieux laisser circuler l’air frais peuvent également aider.

 

Les zones de développement urbain d’Aarau particulièrement touchées

La ville d’Aarau élabore actuellement une stratégie pour le développement d’habitats adaptés à la chaleur et une analyse de vulnérabilité qui doit montrer dans quelles zones vivent des groupes de population particulièrement importants ou particulièrement sensibles à la chaleur. Les premières mesures à court terme contre les îlots de chaleur pourraient être mises en œuvre en 2023 déjà. À Aarau, les zones de développement de la ville sont particulièrement touchées par l’effet îlot de chaleur (par exemple dans le quartier de Torfeld). Dans les zones à bâtir, il est donc particulièrement important de ne pas couper par de nouvelles constructions les couloirs à air existants qui apportent de la fraîcheur pendant la nuit («Aargauer Zeitung», 5.2.2022).

 

Genève va moins élaguer ses arbres

Pour contrer l’effet îlot de chaleur, Genève a été la première ville suisse à décider de moins tailler ses arbres. Dans le cadre d’un projet pilote, les jardinières et jardiniers de la ville renoncent progressivement à l’élagage systématique de la plus grande partie des arbres. Le changement se concentre sur les quartiers les plus fortement urbanisés. Les jardinières et jardiniers doivent observer les arbres concernés, pour s’assurer qu’ils peuvent supporter le poids supplémentaire d’une couronne plus fournie et résister aux rafales de vent. La taille des arbres ne doit pas non plus être complètement abandonnée: une taille sélective assure une croissance régulière et adaptée au lieu. Avec le supplément d’ombre ainsi généré, la ville espère arriver à un meilleur refroidissement des îlots de chaleur. Et ce n’est pas tout: des arbres avec plus de feuillage absorbent davantage de CO2 et de poussières fines, ce qui améliore la qualité de l’air. De plus, ils atténuent mieux le bruit et favorisent la biodiversité, par exemple en offrant des possibilités aux oiseaux de faire leurs nids («Tribune de Genève», 11.2.2022).

 

Zoug a fait son analyse climatique

Entre 2018 et 2020, la ville de Zoug a fait procéder à une analyse climatique, qui modélise le développement de la situation climatique sur le territoire urbain jusqu’en 2100. La ville compte en tirer des informations pour la prochaine révision du plan d’aménagement et des enseignements complémentaires pour l’urbanisme. L’analyse montre que l’effet îlot de chaleur mène à des températures en ville qui peuvent aller jusqu’à 42 degrés. Cela représente une charge thermique extrême pour le corps humain. Par contre, la charge thermique aux environs des espaces verts et des plans d’eau est nettement moins forte. Une bonne circulation de l’air, qui s’effectue la nuit sur une grande partie de l’espace urbain, apporte également de la fraîcheur.

Les auteurs et auteures de l’étude ont aussi dressé un catalogue des mesures possibles pour améliorer l’aération et réduire la charge thermique, dans les espaces extérieurs et dans les espaces intérieurs. Ils conseillent d’augmenter la part des espaces verts en ville. Les constructions adaptées au changement climatique offrent aussi une opportunité pour lutter contre les îlots de chaleur, par exemple en optimisant l’orientation des nouveaux bâtiments afin de réduire l’apport direct de chaleur, ou en prenant en compte la circulation de l’air en cas de densification («Zuger Zeitung», 11.2.2022).

  ·  
+41 78 739 78 16
  ·  
info@aegerter-holz.ch