Les sujets qui occupent les villes - la pénurie de logements
Actuellement, presque plus personne ne peut se payer un logement dans le centre de Zurich. La demande de logements dépasse très largement l’offre. Selon le conseiller municipal Daniel Leupi, la pénurie de logements a même atteint les classes moyennes, pour lesquelles un logement dans le centre est devenu inabordable. La Ville prend des mesures pour réagir à cette situation. Elle poursuit activement l’objectif de faire l’acquisition de grandes parcelles de terrain constructible ou de biens fonciers pour les consacrer à la construction de logements d’utilité publique. Mais le choix des biens fonciers mis sur le marché est limité et s’il y en a, ils sont selon Leupi «effroyablement chers». Or les villes des environs sont elles aussi concernées. À Winterthour, par exemple, le prix des loyers est plus élevé que jamais. Depuis 2020, les loyers des appartements de la gamme intermédiaire ont augmenté de quelque 4 % (Tages-Anzeiger du 1er février 2023, Der Landbote du 16 janvier 2023).
Il n’y a presque plus de grands logements à Fribourg
Dans la ville de Fribourg, la situation est un peu meilleure. Le taux de logements vacants, de 2,56 %, y est même supérieur à la moyenne du canton. Ces dernières années, on a beaucoup construit dans la ville. Mais selon l’association de locataires Mieterverband Deutschfreiburg, le problème réside dans le type de logements vacants: si l’on trouve davantage de trois-pièces vacants qu’il en faut, les cinq-pièces pour les familles sont en revanche denrée rare. C’est que ceux-ci sont moins rentables pour les investisseurs.
Suffisamment de logements à Saint-Gall, mais…
Avec un taux de logements vacants de 2,6 %, Saint-Gall est dans une situation nettement plus enviable que Zurich (0,07 %). À Saint-Gall ,les activités de construction ont même augmenté. Mais il y a toutefois un hic: d’après le conseiller municipal Markus Buschor, les logements vacants sont en général des appartements anciens ayant besoin d’être rénovés et dont l’agencement ne correspond plus aux besoins actuels. Il n’y a que peu de logements intéressants pour les familles. Les projets de logement municipaux se concentrent donc actuellement surtout sur la création de logements familiaux.
Le commerce est lui aussi concerné
Les ménages de particuliers ne sont pas les seuls à être en butte avec la hausse des loyers: c’est également le cas des commerces dans les centres-villes. À Neuchâtel, le cas d’un magasin de mobilier a fait les grands titres de la presse en janvier. Après avoir annoncé la fermeture de sa filiale, l’entreprise a divulgué ses dépenses locatives: 19 000 francs. De nombreux autres commerces ont eux aussi fait état de loyers pratiquement inabordables, de sorte qu’il est selon leurs dires impossible pour les petites entreprises de continuer à avoir leur magasin dans le centre-ville (Arcinfo du 2 février 2023).
La pénurie de logements se ressent jusque dans les vallées
En raison de la hausse des loyers dans les centres, même des communes un peu à l’écart deviennent plus intéressantes comme lieu d’habitation. À Altdorf, on assiste actuellement à un véritable boom dans le secteur du bâtiment. Selon les prévisions, 400 logements seront créés d’ici l’été. La commune dépassera bientôt la barre des 10 000 habitant·e·s. Parmi ses atouts, elle jouit d’une bonne desserte en matière de transports. Par le train, elle se trouve à distance pendulaire de Zurich, Lucerne, mais aussi Bellinzone. La ville possède en outre des établissements culturels, cinéma et théâtres par exemple, et les montagnes alentour invitent aux loisirs. En raison de la saturation du marché national du logement, il n’est pas surprenant que les logements en construction soient déjà presque tous vendus. On recherche actuellement des appartements abordables partout. Ce sujet occupe les villes.