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Les sujets qui occupent les villes - numérisation et cybersécurité

20 avril 2023 – L’avancée du numérique ne s’arrête pas aux portes des villes suisses. Des villes comme Bâle, Berne, Neuchâtel et Brugg investissent dans l’administration numérique. Rapperswil-Jona et Bâle testent des systèmes de vote électronique. La numérisation de l’administration ne se déroule pas partout sans encombre, il se produit parfois des retards et des coûts supplémentaires. Les villes s’inquiètent en outre de la cybersécurité, d’où la décision de Lausanne et de Bienne d’investir dans l’infrastructure et les formations continues afin de protéger les données.

Le 20 janvier, le Conseil municipal de Brugg a approuvé l'introduction d’un système de gestion électronique des affaires communales: le but est d’accroître la numérisation et l’efficacité de l’administration à compter de 2024 et de mettre davantage de services numériques à la disposition de la population. La transition numérique est dotée d’un budget de 135'000 francs et comprend également la création d’une nouvelle identité visuelle afin d’uniformiser la présence de la commune sur le Web. La Ville de Neuchâtel a quant à elle créé un poste de chef-fe de projet numérique. Elle dispose certes déjà d’un service informatique, mais le Conseil communal le considère comme insuffisant. «Nous ne pouvons pas prétendre devenir une smart city sans en être une à l’interne», estime Didier Boillat, conseiller communal en charge du dossier. Selon lui, il s’agit de pouvoir s’appuyer sur une personne qui dirige et coordonne les divers projets de numérisation (Aargauer Zeitung 10 janvier 2023, Arcinfo 31 mars 2023).

 

Les grandes villes investissent également dans la numérisation de leur infrastructure. La Ville de Bâle entend rendre ses services accessibles jour et nuit. Dans cette perspective, elle a fait de la numérisation l’une des priorités de son programme de législature 2021-2025. Elle prévoit entre autres que la facture d’impôt et d’éventuelles oppositions soient à l’avenir rendues accessibles en ligne. Quatre millions de francs ont été affectés à des projets de numérisation supplémentaires pour l’année 2023. Quant à l’introduction d’une nouvelle solution logicielle destinée à l’usage des Directions des affaires sociales des Villes de Berne, Zurich et Bâle, elle se déroule de façon un peu cahoteuse: le gouvernement de la Ville de Berne a en effet demandé une rallonge de 2,5 millions de francs au budget initialement prévu. De plus, le projet affiche déjà un retard de deux ans. Selon la Ville, la cause réside dans la grande complexité du domaine social et dans le manque de personnel spécialisé. Les salaires plus élevés engendrent des coûts d’exploitation plus importants pour l’entreprise d’informatique externe. Les trois grandes villes s’étaient associées dans le but de remplacer leurs systèmes de gestion des assurances sociales devenus obsolètes par de nouveaux logiciels (Basler Zeitung 11 mars 2023, Berner Zeitung 12 janvier 2023).

 

Rapperswil-Jona teste le vote électronique

Un autre sujet qui occupe actuellement les villes concerne le vote électronique. Rapperswil-Jona participe à un projet pilote cantonal dont le but est de tester le système de vote en ligne. Le secrétaire d’État du canton de St. Gall, Benedikt van Spyk, ne s’attend pas à une grande affluence de votant-e-s qui utiliseront le vote électronique le 18 juin. Contrairement à un projet pilote précédent, le système testé exige en effet que les électrices et électeurs s’inscrivent préalablement pour pouvoir voter en ligne. Durant le projet pilote réalisé à Rapperswil-Jona, moins de 20% des votes ont été effectués en ligne, une proportion inférieure à la moyenne cantonale. M. Van Spyk explique ce constat par la plus grande densité de boîtes aux lettres en ville par rapport à la campagne. Il estime cependant que l’essentiel ne réside pour le moment pas dans le taux d’utilisation, mais dans le fait que le processus complexe fonctionne (Linth-Zeitung 18 mars 2023).

 

La cybersécurité dans le viseur

Dès que l’on parle de numérisation de l’administration, le mot cybersécurité s’invite immédiatement dans la conversation. En Suisse, le nombre d’incidents signalés n’a jamais été aussi élevé qu’en 2022 – dont les victimes sont également des communes. C’est pourquoi les villes prennent des mesures de protection. La Ville de Bienne mise avant tout sur les formations continues. Selon le responsable de la sécurité informatique Yannick Moutcho, la mesure la plus importante réside dans la sensibilisation des collaboratrices et collaborateurs. Ces derniers se voient régulièrement proposer des cours. Des simulations de courriels de hameçonnage leur sont en outre envoyés afin de les tester (Tages-Anzeiger 16 janvier 2023, Bieler Tagblatt 11 avril 2023).

 

À Lausanne, il est prévu de déplacer l’un des «data-centers», son emplacement actuel ayant été jugé trop vulnérable. Les emplacements des data-centers de la ville sont top secrets et font l’objet d’une surveillance permanente. La guerre en Ukraine a fait monter d’un cran supplémentaire l’attention portée à cette thématique. Lors du choix du nouvel emplacement, il convient également de prendre en compte la situation en termes d’approvisionnement énergétique. Un grand nombre de mesures de sécurité garantissent le bon fonctionnement des data-centers, même en cas de pénurie aiguë d’électricité. La conseillère municipale en charge du dossier, Natacha Litzistorf, assure que toutes les mesures sont prises pour garantir la protection des données sensibles (Lausanne Cités 11 janvier 2023).

 

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