Les villes veulent des voies cyclables meilleures et sûres
À l’automne 2018, les électrices et électeurs avaient dit oui à l’arrêté fédéral concernant les voies cyclables, et en mai 2020, le Conseil fédéral a adopté le message concernant la nouvelle loi sur les voies cyclables et par là la législation d’exécution. Lors de la session d’automne qui vient de s’achever, le Conseil des États a traité le projet et a largement suivi le Conseil fédéral. Pour l’Union des villes suisses, c’est un signe positif.
Désenchevêtrement des modes de transport
L’article de la Constitution adopté lors du scrutin de 2018 exige que la Confédération aide les cantons à aménager un réseau de voies cyclables sûr et de bonne qualité. Il fixe l’objectif de désenchevêtrer la circulation, de mieux séparer les trafics automobile, cycliste et piétonnier et ainsi d’éviter les accidents. Ces directives vont à présent être mises en œuvre dans la présente loi sur les voies cyclables. Celle-ci prévoit que les cantons pourront être obligés de planifier et de réaliser des réseaux de voies cyclables. Elle comporte des objectifs qualitatifs, qui toutefois ne restreignent pas la marge de manœuvre des villes, communes et cantons en matière de mise en œuvre.
Par ailleurs, le projet de loi exige que les voies cyclables soient remplacées si elles ne répondent plus aux exigences de sécurité et d’attractivité. La loi laisse toutefois aux cantons la possibilité de prévoir des exceptions.
Le vélo est le pilier porteur de la mobilité
L’Union des villes suisses se félicite que le Conseil fédéral propose une loi à part entière et que les cantons et communes soient tenus de réaliser des réseaux cyclables de qualité. Les villes conçoivent en effet le vélo au même titre que le trafic piétonnier et les transports publics comme l’un des piliers d’une mobilité qui de par son caractère écologique lutte contre le changement climatique et qui, étant peu gourmande en espace, prend en compte la gestion économe des sols ainsi que la densité croissante des bâtiments et des personnes dans les régions urbaines de notre pays.
Le trafic cycliste peut gagner encore en attractivité si les infrastructures entre les centres-villes, les quartiers et les communes environnantes des agglomérations centrales sont aménagées pour être sûres et conviviales. Par ailleurs, avec l’apparition des e-bikes, de nombreuses et nombreux cyclistes parcourent des distances plus importantes en deux-roues.
Obligation de planification et objectifs qualitatifs du point de vue des villes
Ainsi, il est pour l’Union des villes suisses particulièrement important que les voies cyclables constituent toutes ensemble un réseau cohérent d’itinéraires qui relient entre eux les différents pôles des villes et des agglomérations aussi directement que possible. En effet, les voies cyclables qui se terminent brusquement présentent un risque d’accident élevé. Les villes soutiennent donc l’obligation de planification prévue. Celle-ci exige que les plans soient contraignants pour les autorités. Les villes soutiennent également les objectifs qualitatifs suivants devant être atteints par le réseau de voies cyclables: interconnectés, directs, sûrs, homogènes et attrayants.
Des surfaces limitées et précieuses
Pour l’Union des villes suisses, il est tout aussi primordial de prendre en compte la rareté des surfaces dans les espaces routiers étroits des villes et des agglomérations. Les villes ne sont que rarement en mesure de créer de nouvelles surfaces pour le trafic, donc également les voies cyclables. Cela signifie qu’il existe dans les villes fondamentalement deux possibilités d’exécuter la loi prévue:
- des itinéraires cyclistes ininterrompus, directs et sûrs uniquement pour les vélos sur des surfaces aujourd’hui ouvertes principalement ou exclusivement à tous les modes de transport.
- Là où les vélos et le trafic individuel motorisé sont contraints de se partager le peu d’espace de circulation disponible, il faut adapter les conditions-cadres pour que les cyclistes aient la chance de se déplacer sur un pied d’égalité vis-à-vis des autres usagères et usagers de la route et bénéficient ainsi de davantage de sécurité. Une clé est la réduction des vitesses maximales sur les routes concernées.
C’est pourquoi l’Union des villes suisses s’implique dans le débat parlementaire pour que, aux endroits où le vélo et le trafic individuel motorisé ne peuvent pas être désenchevêtrés, on applique une vitesse maximale de 30 km/h. Cela améliore la sécurité pour tous les usagers et usagères de la route. Le Conseil des États n’a rien voulu entendre de cela; l’Union des villes suisses va à présent s’impliquer en faveur de cette préoccupation dans le débat qui va être mené au sein du Conseil national. Le jugement global porté par l’Union des villes suisses sur le projet est cependant très positif.