«La nouvelle pratique devrait nous aider à améliorer nos bilans»
Depuis le 1er janvier 2021, la nouvelle règlementation est en vigueur pour les marchés publics. En plus des critères économiques, on doit désormais aussi prendre en compte les critères qualitatifs et de durabilité. Qu’est-ce que cela signifie fondamentalement pour Vernier ?
La nouvelle règlementation pourrait en effet être perçue comme une contrainte supplémentaire, nous obligeant à consacrer davantage de temps à la préparation des appels d’offres, en intégrant des critères d’évaluation plus complexes à appréhender que la seule condition financière. Même s’il est toujours question de coût, celui-ci doit être désormais considéré dans sa globalité et par rapport à sa portée environnementale.
En ce sens, j’y vois une réelle opportunité. En tant qu’administration communale, nous avons pour mission de gérer les fonds publics de la façon la plus optimale qui soit. La mise au concours nous aide à cet effet, en permettant aux entreprises privées d‘accéder de manière transparente aux appels d‘offres de la Ville de Vernier et en nous donnant la possibilité d‘obtenir l‘offre la plus avantageuse économiquement.
L’introduction de la loi sur les marchés publics révisée – visant une concurrence axée sur la qualité et des critères durables – est à mon sens une aide bienvenue pour tendre à une gestion éthique, efficace et parcimonieuse, en écho au programme de législature 2020-2025 de notre Conseil administratif. Lequel comprend notamment la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction des déchets.
Pouvez-vous illustrer par un exemple ce qui change concrètement?
Au regard de la complexité des projets que nous devons mener, certains éléments deviennent prépondérants par rapport au prix, tels que les délais et les variantes d’exécution. Le fait d’être ouvert aux optimisations et de considérer celles-ci comme un élément d’évaluation nous octroie une marge d’amélioration sensible et plus durable que le moindre coût. Mis en pratique, ce principe nous incite dans certains cas à ne pas retenir l’offre la moins chère, au profit d’une solution alternative et innovante.
Cette nouvelle règlementation a notamment été introduite pour harmoniser les pratiques des marchés publics au niveau suisse. Pensez-vous que c’est la bonne approche ?
Oui, l’approche me paraît pertinente, afin que tous les cantons soient logés à la même enseigne, même si dans le domaine de la construction (y compris le service après-vente), les prestations sont avant tout locales.
Comment Vernier garantit, respectivement vérifie-t-elle que les nouvelles prescriptions de qualité et de durabilité sont respectées dans les nouveaux marchés publics ?
Comme cela est souvent rappelé dans le domaine des marchés publics, un appel d‘offres bien préparé est la meilleure garantie d’une procédure réussie. Aussi nous nous efforçons de prendre le temps de nous poser toutes les questions préalables au lancement d‘un appel d‘offres, en ayant bien en tête les besoins qu’il nous faut satisfaire : prestations attendues, capacité des entreprises de répondre, critères d‘évaluation, estimation du montant en jeu, planning intentionnel, etc.
Est-ce que cela change quelque chose pour vous sur le plan politique ?
En raison de mon engagement de longue date pour le développement durable, je serais tenté de dire que les nouvelles prescriptions ne changent rien à mes objectifs politiques ; elles constituent néanmoins un moyen efficient pour les concrétiser.
Comment diriez-vous que la nouvelle pratique va influencer Vernier dans les prochaines années ?
La nouvelle pratique devrait, je l’espère, nous aider à améliorer durablement et qualitativement nos bilans, qu’il s’agisse d’achats responsables, d’utilisation efficiente des ressources, ou de lutte contre le dérèglement climatique.
Mathias Buschbeck a été élu au Conseiller administratif de Vernier au printemps 2020, ville dont il est maire cette année. Auparavant, il a siégé au Conseil municipal et au Grand Conseil du canton de Genève, où il y a été chef de groupe de Verts. Professionnellement, il a été longtemps été secrétaire politique des Verts genevois, puis assistant parlementaire fédéral, durant 9 ans.